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PARIS, août 1809, 6 rue des Jeûneurs.

Août 1809, François Fidel HENNECART et son épouse Augustine VANOT s’apprètent à partir pour la Vienne. François Fidel y a acheté au début de l’année un château et ses terres, le château de La Motte de Chandenier (ou château de La Mothe Chandeniers) sur la commune des Trois Moutiers. Ses trois enfants Jules François (12 ans), Hippolyte Hyacinthe (11 ans) et Aimée Alexandrine (9 ans), ainsi que sa nièce Héloise Marie Alexandrine DENIS (8 ans) dont il est le tuteur sont du voyage. Sont aussi du voyage Jacques DECAIX, son cousin germain et associé dans la société de négoce de mousselines, son épouse Alexandrine CAVILLON, leur fille Pauline Julie (7 ans) et leur fils Eugène (6 ans). Il ne reste que le comptable Jacques DELAGARDE dans l’immeuble du 6 rue des Jeûneurs dans le Sentier pour garder l’entreprise.
Après 3 ou 4 jours de voyage harassant en diligence, c’est la découverte du château pour tout le monde. Belle surprise ou déception ? C’est un petit château sans parc, sans eau dans les douves, perdu au milieu des champs. Mais ensuite c’est la découverte des appartements par les enfants et les épouses.
Pendant ce temps, François Fidel s’entretient avec le régisseur du domaine, Louis Augustin QUESMOY. Louis Augustin était déjà le régisseur pour le compte de Madame Anne Justine FEYDEAU DE BROU (veuve du Marquis René Ange Augustin DE MAUPEOU décédé en 1794), jusqu’au décès de celle-ci en 1805. Il a continué à être le régisseur pour le compte des héritiers de Madame FEYDEAU DE BROU, le Baron Urs Joseph Augustin DE BESENVAL et son épouse Aglaé Caroline Justine DE SAULX TAVANES (nièce d’Anne Justine FEYDEAU DE BROU).

François Fidel a envoyé le 13 mars, à Louis Augustin QUESMOY un mandat lui demandant de continuer à gérer le domaine pour son compte. François Fidel a fait la connaissance de Louis Augustin en mars 1808, lors de sa première visite de découverte du château. Un régisseur est indispensable lorsque l’on sait que le domaine de La MOTHE CHANDENIERS possède plus de quarante fermes ou métairies. Le revenu annuel de ses exploitations est estimé à 20 000 francs. François Fidel HENNECART a acheté le domaine en février pour la somme de 437 500 francs à Urs Joseph Augustin DE BESENVAL et son épouse Aglaé Caroline Justine. Il comprend les terres de Cursay, les trois quarts des fermes de Bernezay, Vaon et Venier, et les sept huitièmes de la Motte de Chandenier. Le huitième restant a été acheté à Charles Dominique Sulpice DE SAULX TAVANES (père d’Aglaé Caroline Justine et beau frère de Anne Justine FEYDEAU DE BROU), sous curatel, pour la somme de 62 500 francs. François Fidel HENNECART a acheté La Mothe Chandeniers 500 000 francs germinals tout rond. C’est ce montant qui avait déjà été retenu, pour la valorisation du domaine de La Mothe Chandeniers, lors de la succession de René Ange Augustin DE MAUPEOU.
Le château de La Mothe Chandeniers aura connu six propriétaires en moins de quatorze ans. René Nicolas DE MAUPEOU, Chancelier et Garde des sceaux de France, jusqu’en 1792. René Ange Augustin DE MAUPEOU, son fils, jusqu’en 1794. Anne Justine FEYDEAU DE BROU, veuve de René Ange, jusqu’en 1805. Gaspard Louis Henri DE SAULX TAVANES et sa soeur Aglaé Caroline Justine (neveu et nièce d’Anne Justine) jusqu’au décès brutal de Gaspard (30 ans) en mars 1807 à Sceaux (Seine) alors qu’il vendait un autre héritage d’Anne Justine FEYDEAU DE BROU, le château des Imbergères de Sceaux. (accident de cheval ?). Puis Urs Joseph Augustin DE BESENVAL et son épouse Aglaé jusqu’en février 1809 (pour sept huitièmes). Et enfin François Fidel HENNECART et son épouse.

François Fidel a déjà un projet en tête, il a repéré lors de ses premières visites, un moulin situé à 500 mètres du Château, mais surtout son chenal privé. Le 29 août, François Fidel HENNECART achète le moulin de la Basse Brosse et le chenal privé sur la commune de Raslay pour la somme de 5 000 francs. Son idée est de relier ce chenal, qui longe les terres du château, aux douves, afin de mettre celles-ci en eau dès qu’il les aura fait aménager. Le moulin de la Basse Brosse était, avant la révolution, une possession des abbesses de l’Abbaye Royale de FONTEVRAUD. Après quelques semaines, il est temps de regagner Paris, le Sentier, et de reprendre les activités de négoce de mousselines. Tout le monde reviendra l’année prochaine. Pendant plusieurs années, François Fidel HENNECART et sa famille feront le chemin. Les travaux des douves seront réalisés, et commenceront d’importants travaux de maçonnerie.

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PARIS, mars 1815 au 6 rue des Jeûneurs.

Des événements importants se produisent à Paris, Napoléon Bonaparte est revenu de l’île d’Elbe et a rejoint Paris. Les rues sont en ébullition et peu sures, rixes et heurts entre pro et anti Bonapartistes, beuveries de soldats et autres qui ont rallié Napoléon tout au long de sa remontée depuis Golfe Juan et qui n’ont pas de casernement. Devant cette insécurité, François Fidel HENNECART décide de mettre la famille à l’abri. Il envoie Augustine sa femme au château dans la Vienne, avec Hippolyte Hyacinthe et Aimée Alexandrine. François Fidel garde Jules François avec lui, il le forme à ses affaires maintenant qu’il va avoir 18 ans. Sa cousine Alexandrine CAVILLON DECAIX et ses enfants Pauline et Eugène sont du voyage. Le voyage, en cette fin mars ou début avril est plus éprouvant qu’en été. Sur place le château est plus froid, glacial, malgré le feu dans les cheminées. Le 25 avril on organise une petite fête pour les 15 ans d’Aimée Alexandrine. Les petites filles des fermes voisines sont invitées. Les enfants courent dans le château et dans le parc. On passe une superbe journée. Puis mai arrive et ensuite juin et la chaleur. Le 22 juin 1815, Napoléon abdique, c’est la fin des 100 jours. Louis XVIII revient au pouvoir. François Fidel peut faire revenir la famille à Paris, le calme est revenu.
Mais peu de temps après de drôles de bruits circulent sur le château. On y verrait un fantôme, le fantôme d’une très jeune fille. Puis le fantôme prend des rondeurs, le fantôme attendrait un enfant. Les fermiers qui travaillent près du château le voient errer, l’air triste.
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Les Trois Moutiers, janvier 1816.

Le 29 janvier 1816, Marie VINSONNEAU qui vit avec sa mère à Montfrais village situé à mi chemin entre le bourg des Trois Moutiers et le château de La Motte de Chandenier, découvre devant chez elle à six heure du matin, un bébé emmailloté posé sur une sellette. On avait frappé à sa porte, mais il n’y avait plus personne. Après avoir alerté deux voisins, Louis BELLIARD et Urbain RENAULT (gendre de Louis), elle emmene le bébé en mairie, accompagnée des deux témoins. Le maire, Guillaume Jean François MESCHIN, aussi notaire des Trois Moutiers, fait le constat de police, et après avoir constaté que c’était une petite fille de trois ou quatre jours, lui donna le prénom de Jeanne et le nom de LASELLE. Il l’a fit baptiser, et ordonna qu’on la confie à l’hospice civil de Loudun. Marie VINSONNEAU fut chargée de cette tâche. elle partit après le baptême, dans le froid de ce mois de janvier, pour la ville de Loudun. Pendant que l’on baptise la petite, le secrétaire de mairie rédige l’acte de naissance avec les témoins Louis BELLIARD et Urbain RENAULT. Mais il enregistre l’enfant sous le nom de Jeanne DELASELLE. La petite Jeanne qui se fera appeler LASELLE pendant plus de 35 ans, s’appelle en fait DELASELLE. A Loudun elle vient grossir les rangs des quelques 150 enfants de 4 mois à 20 ans, abandonnés comme elle sur le canton de Loudun. Marie VINSONNEAU revient dans l’après midi au village de Montfrais qui est en ébullition. Un enfant abandonné, on en voit malheureusement souvent sur la commune, mais à Montfrais c’est le troisième en cinq ans. Il y a cinq ans c’est Louis BELLIARD déjà qui trouve un enfant à sa porte à cinq heure du matin. Il y a trois ans, c’est chez Marie VINSONNEAU qu’un enfant est abandonné vers minuit. C’est René le frère de Marie qui l’avait découvert après des coups frappés à la porte. Et louis BELLIARD avait encore servi de témoin. Qui en veut au village de Montfrais ? Montfrais, ce n’est pas gros, tout le monde se connaît. Plus haut il n’y a que le château et ses fermes. Jacques André MALECOT, propriétaire à Montfrais, et voisin de Marie, est formel, d’après Jacques Augustin MALECOT son frère qui exploite la métairie de la Motte de Chandenier à Roiffé, et qui est située à 100 mètres du château, il n’y avait pas de bébé en route dans les fermes environnantes. Louis VINSONNEAU, cousin de Marie, qui gère lui la ferme de Sainte Christine, juste en face l’entrée du château, le confirme. Serait-ce encore cette histoire de fantôme du château?
La vie reprend son cours à Montfrais, Marie doit se marier en juillet avec un gars de Bournand, Jean GARNIER. Ils iront vivre à Bournand. La fête s’annonce belle, l’été sera beau. Et bien non. Il sera même pourri. L’année 1816 sera la pire année météorologique que l’Europe connaîtra dans ce siècle. la faute au volcan Tambora qui a explosé en avril 1815 en Indonésie, et dont les cendres font le tour de la planète et chamboulent le climat. Les HENNECART ne viendront pas en août au château cette année la. La faute au Tambora ?
Le fantôme de La Mothe Chandeniers a disparu.
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PARIS, mars 1817 au 6 rue des Jeûneurs.

François Fidel HENNECART s’apprête à descendre dans la Vienne, il y part seul pour ses affaires. Le 12 mars il a signé chez son notaire, deux procurations, une pour son comptable et une pour son épouse afin de gérer ses affaires pendant son absence. Sur place il doit faire le point avec son régisseur Jean Baptiste LEMAISTRE DE CHANCELE, en place depuis 1813 après le départ de Louis Augustin QUESMOY. Il en profite pour vendre quelques terres et fermes sur les communes de Venier, Cursay et Saint Léger de Montbrillais, pour la somme de 120 000 francs. Il n’y aura pas de voyage au mois d’août non plus cette année la.
François Fidel HENNECART mûrit un projet. Terminé le négoce de mousseline, fini les rouleaux de tissus, sa fortune personnelle (estimée à près de 10 millions de francs) lui permet de voir venir. Il vient d’hériter d’un tier de la fortune de son oncle Antoine Grégoire HENNECART, soit environ 1 500 000 francs. ses cousins DECAIX héritent d’un autre tier de 1 500 000 francs, et ses cousins GERVAIS et CORROYER du dernier tier. Antoine Grégoire HENNECART, très riche négociant en mousseline de Paris a commencé son activité en 1770 et a fait venir tous ses neveux, de leur villes de Nesle et Roye dans la Somme, en 1789 en pleine révolution. Il leur enseignera les ficelles du négoce de mousseline, et bientôt les élèves dépasseront le maître. Maintenant François Fidel va avoir cinquante cinq ans et veut profiter de son château. Il envisage une nouvelle vie avec Augustine VANOT. Pour les enfants, tout est organisé. Jules François est placé en formation chez un riche banquier Jacques ARDOIN. Jacques ARDOIN qui travaille avec les cours royales d’Allemagne et d”Espagne lui a même demandé la main de sa fille Aimée Alexandrine. D’accord, il va avoir quarante ans, et elle n’ en a que dix sept. Mais c’est un beau parti, cet homme est aussi riche que lui. François Fidel s’est empressé d’accepter. De plus Jacques ARDOIN propose de prendre Hippolyte Hyacinthe comme employé dans sa société de banque. Quoi de mieux ? François Fidel et Augustine avaient, c’est vrai, rêvé mieux pour Aimée Alexandrine, elle qui avait une belle lignée du coté de sa mère. Une grand mère de la famille DELALEU, Ecuyers bourgeois de Paris, et un grand père entré dans l’histoire. En effet Jean Jules Joseph VANOT, son grand père, est le commandant de bataillon de la garde nationale qui a protégé Louis XVI de son corps le 20 janvier 1792 lors de l’invasion du Palais des Tuileries par les manifestants.
Le mariage est programmé pour le 15 avril 1818 à Paris. Mais le 25 janvier, deux ans jour pour jour après la naissance de l’inconnue aux Trois Moutiers, et alors que les préparatifs avancent, Augustine VANOT décède dans son appartement de la rue des Jeûneurs.
Mais la vie continue. Le mariage a bien lieu le 15 avril 1818 à Paris. Aimée Alexandrine s’installe chez son mari Jacques ARDOIN au 6 rue du Faubourg Poissonnière. François Fidel HENNECART vend ses parts de la société qu’il a créé avec Jacques DECAIX, à son comptable Jacques DELAGARDE et à un nouvel associé Urbain Casimir LEROY. Il leur loue pour 2000 francs l’an les locaux de l’entreprise, au 6 rue des Jeûneurs. La nouvelle société DECAIX DELAGARDE LEROY est créée le 3 juillet 1818. Sa nièce Marie Héloise Alexandrine dont il est le tuteur, et qui va avoir 17 ans, est placée chez une riche et noble veuve comme demoiselle de compagnie. François Fidel HENNECART quitte Paris et descend en son château. Mais ce n’est pas ce qu’il avait rêvé, il devrait être avec Augustine.
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Les Trois Moutiers, janvier 1819 et plus.

François Fidel HENNECART est dans son château depuis plusieurs mois. Le moral va mieux, la préparation des travaux qu’il va engager l’a bien occupé. La gestion des fermes et des métairies, avec l’aide de son régisseur, est un passe temps. Il n’est pas isolé. Il y a autour du domaine, quelques châtelains avec qui il passe d’agréables moments. Il y a entre autre Monsieur François FOURNIER baron de Verrières en son château de Verrières à Bournand. Dans ce château vit une jeune femme, Françoise Aline BERNIER.
François Fidel HENNECART épouse Françoise Aline BERNIER à Bournand, le 1er juillet 1820. Pas de famille HENNECART au mariage, seulement des amis comme son notaire Guillaume Jean François MESCHIN maire des Trois Moutiers. De cette union, naîtront trois enfants, Paul François en 1821, Albert François en 1823, et Pauline en 1825.
François Fidel sera maire de la commune des Trois Moutiers de novembre 1821 à septembre 1843.
Comme ses prédécesseurs, il doit malheureusement gérer des abandons d’enfants. Le 17 août 1832, un enfant est trouvé au village de Montfrais par Pierre BLUCHEAU, à 1h00 du matin, après que l’on eu frappé à sa porte. L’enfant était seul posé sur un banc. L’enfant était une petite fille née semble t-il de la veille. François Fidel lui donnera le nom de DELASELLE, car, explique t-il au brave Pierre BLUCHEAU qui tient à son banc, un banc se dit aussi selle. Il lui donnera le prénom de Delphine (féminin de Dauphin : qui succède).
François Fidel HENNECART aurait-il entendu parler du fantôme de La Mothe Chandeniers ?
On retrouvera l’enfant en 1836 à l’hospice de Loudun parmi 182 orphelins dont Jeanne LASELLE qui a alors 20 ans et qui doit sortir dans un an à sa majorité. Jeanne LASELLE s’est-elle intéressée à cette petite qui porte presque le même nom qu’elle, et qui a été abandonnée au même endroit ?
Au château les travaux vont bon train. Les enfants jouent au milieu des échafaudages.
Le 2 août 1836, Françoise Aline BERNIER décède à 2h00 de l’après midi au château de La Mothe Chandeniers à l’age de 46 ans.
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Saix, le 29 janvier 1837.

Jeanne LASELLE peut enfin sortir de l’hospice de Loudun. Un couple est venu la chercher. Ils s’appellent François BOUTET et Jeanne BELLAMY. Ce seront ses parents adoptifs. François BOUTET et Jeanne BELLAMY habitent la commune de Saix, à trois heures de marche de Loudun. Tous les trois prennent la route de Saix. Ils feront connaissance en route. Alors petite, que sais-tu de toi ? La réponse est courte. Je sais que je m’appelle Jeanne LASELLE, et que j’ai été abandonnée le 29 janvier 1816 au lieu dit Montfrais sur la commune des Trois Moutiers. C’est tout.
Montfrais c’est presque sur notre route. On va faire un petit crochet, comme ça tu verras ou tu as été abandonnée. Et notre trio traverse le petit village de Montfrais. Jeanne LASELLE découvre la campagne. Après une petite pose à Montfrais, on reprend la route vers le nord en direction de Saix. Jeanne et ses nouveaux parents passent devant un beau château tout en travaux. Quel est le nom de ce château demande la jeune fille ? C’est le château de La Mothe Chandeniers lui répond Jeanne BELLAMY. Et la route continue. On peut s’en dire des choses en trois heures. Alors c’est vraiment tout ce que tu sais sur toi ? Oui, ah non, je sais aussi que j’ai été abandonnée chez une certaine Marie VINSONNEAU. Quoi, Marie VINSONNEAU de Montfrais ! s’exclame Jeanne BELLAMY. Mais c’est ma cousine, elle a épousé mon cousin germain Jean GARNIER en1816. Elle habite maintenant à Bournand dans le bourg. Tout revient maintenant à Jeanne BELLAMY, lors de son mariage Marie en avait parlé de ce bébé abandonné à Montfrais. Elle en était encore marquée. Il va falloir qu’un jour on aille la voir, elle sera très surprise et très contente de te revoir.
On arrive enfin à Saix, et plus précisément au village de l’Acheneau où vivent François BOUTET et Jeanne BELLAMY. Jeanne LASELLE surprise, ne voit pas de maison. Ses parents ouvrent une porte dans la falaise et y entrent. Mais on va où la ? Mais chez nous. C’est pas une maison ça, on dirait une grotte. On appelle cela une maison troglodyte. Et Jeanne LASELLE qui ne connait que des grands réfectoires, des grands dortoirs et des grands couloirs, entre dans une maison minuscule taillée dans le tuffeau. Elle y vivra quatorze ans.
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Les Trois Moutiers, janvier 1837 à 1845.

François Fidel HENNECART est de nouveau seul. Il vit avec Pauline sa fille chérie. Ses jeunes fils sont en pension. Du côté des grands, Jules François s’est marié en 1830 et lui fera cinq petits fils, dont Jules Joseph HENNECART qui deviendra plus tard le découvreur et créateur de la station balnéaire de La Baule. Jules François, banquier, est déjà fort riche, (à sa mort il laissera à ses fils une succession de 7 777 000 francs).
Hippolyte Hyacinthe vient de se marier. Il travaille pour le compte de son beau frère, il est chargé des ventes des lots du port de Saint Ouen que son beau frère Jacques ARDOIN est en train de créer. En 1826, Hippolyte Hyacinthe HENNECART a acheté environ 17 hectares à Saint Ouen et Clichy, et Jacques ARDOIN environ 13 hectares pour la somme totale de 530 000 francs. Ils ont créé le 29 août 1826 la Société des Port et Gare de Saint Ouen. François Fidel a octroyé à Hippolyte Hyacinthe pour son mariage avec Aimée Elisa CLERC, 90 000 francs de rente annuelle. Il fera deux petites filles à François Fidel : Adèle et Louise.
Aimée Alexandrine ne quitte pas Paris. Elle a quatre enfants, Augustine ( née en 1819), Jules Joseph (né en 1823), Juliette (née en 1824, qui décédera le 31 décembre 1842 à l’age de 18 ans), et Marie (née en 1835). Elle a eu aussi la petite Alexandrine en 1820, mais elle n’a vécu que 4 mois. Les fins de semaines et les beaux jours, elle les passe au domaine de Villeflix sur les hauteurs de la Marne à Noisy le Grand avec ses enfants. Son mari, Jacques ARDOIN a acheté en 1824 le domaine de Villeflix au maire de la commune, Jean JOVIN, pour la somme de 700 000 francs. Il en profitera pour être lui même maire de la commune de Noisy le Grand de 1824 à 1831.
Heloise Marie Alexandrine DENIS, la nièce de François Fidel, a épousé Adrien Charles Adelin FROMENTIN DE SAINT CHARLES à Paris, et vit maintenant dans le Rhône. Elle a trois enfants, Léon, Henri et Edmond.
Pauline Julie DECAIX s’est mariée en février 1822, elle a deux filles, Pauline Augustine et Louise Julie. Elle vit à Paris ou en son château des Gauchers à Chécy dans le Loiret ou son mari Alexandre Augustin ERAT-OUDET est maire.
Eugène DECAIX s’est expatrié en 1825 à sa majorité en Amérique. Il vit à Troy dans l’état de New York. Il s’est marié le 16 février 1827 à Troy,  à Miss Julia Frances CURTIS fille d’un capitaine de l’armée américaine. Il revient en France quelques mois en 1832 et en profite pour vendre des biens hérités de son père Jacques décédé en mars 1826. Il reviendra une seconde fois en 1836, pour repartir le 14 août 1836. Son bateau n’arrivera jamais sur le continent américain. Il ne sera déclaré officiellement mort qu’en 1845.
Hippolyte Hyacinthe HENNECART décède le 23 février 1843 à Paris à l’age de 45 ans, laissant une veuve Aimée Elisa CLERC âgée de 30 ans et deux orphelines, Adèle 5 ans et Louise 3 ans.
François Fidel HENNECART décède le 6 novembre 1845 au château de La Mothe Chandeniers. Il aura juste eu le temps de marier sa fille Pauline quinze jours auparavant (le 20 octobre 1845) au château, avec Victor Paul MARTIN DE BEAUCE. Au mariage, tous les HENNECART et ARDOIN sont la, à l’exception de Jacques ARDOIN (retenu à Paris pour affaires ?) et bien sur d’Hippolyte Hyacinthe. Mais que fait Aimée Alexandrine dans le bureau de la mairie avec le secrétaire de mairie, alors que tout le monde a signé les registres du mariage, y compris le maire ? On l’attend ! Que cherche-t-elle ? Enfin elle revient et signe les registres. On peut maintenant rejoindre au château, pour le banquet, François Fidel, qui n’était pas en état de se déplacer. Mais une semaine après ces retrouvailles familiales, et une semaine avant de mourir, François Fidel convoque son notaire et “révoque son testament olographe de 1838, et tous autres testaments concernant le partage de ses biens“. Cette réunion de famille aurait elle effacé des vieilles rancoeurs ? François Fidel HENNECART est décédé entouré de tous ses enfants et petits enfants.
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Saix 1837.

Jeanne LASELLE revient de Bournand avec sa mère, elle a les jambes coupées, ses sabots sont lourds. Elle ne s’attendait pas à cela en allant voir Marie VINSONNEAU. Marie lui a annoncé qu’elle était née dans le beau château qu’elle avait vu en venant de Loudun. Marie est formelle, elle le tient de Louis VINSONNEAU son cousin et de Jacques Augustin MALECOT, les fermiers les plus proches du château. Ils ont vu la jeune fille déambuler dans les jardins. Ils l’ont reconnue. C’était un secret pour personne à Montfrais et autour du château de la Motte de Chandenier. Après l’abandon, la jeune fille a été vue encore quelques temps et elle a disparu. Marie lui a même glissé dans l’oreille le prénom de la jeune fille. Jeanne avance doucement, elle se pose des questions. Et si Marie VINSONNEAU avait été de mèche ? Louis, son cousin au service des châtelains, aurait pu être chargé de remettre le bébé à Marie. Marie aurait pu être prévenue à l’avance d’attendre le bébé à six heure du matin le vingt neuf janvier. Le retour vers l’Acheneau est long. Jeanne en parlera beaucoup autour d’elle, lorsqu’elle ira faire ses travaux de couture dans les fermes, beaucoup trop. Cela fait fuir les prétendants potentiels. Quatorze ans après, Jeanne sera toujours célibataire. En janvier 1840, Jeanne voit passer devant sa maison un garçon qu’elle connait très bien, c’est Lubin LOISEAU. Lubin est aussi un enfant abandonné, né de père et de mère inconnus. Il est sorti de l’hospice de Loudun en 1834. Il vient à l’Acheneau présenter ses hommages à la mère de la jeune voisine de Jeanne, Louise AUGER. Ils se marieront en mars. Jeanne et Lubin se racontent leur nouvelle vie. Jeanne lui apprend ce qu’elle a découvert sur ses origines. Lubin, qui a des doutes sur l’histoire de Jeanne, lui apprend qu’il est apprenti meunier chez monsieur Henri DUHAMEL au moulin de Baffou à Brézé (Maine et Loire), mais surtout que monsieur DUHAMEL est aussi le meunier d’un autre moulin, le moulin de la Mothe Chandeniers. En effet, Henri DUHAMEL a signé son premier bail à ferme du moulin de la Mothe Chandeniers, directement avec François Fidel HENNECART, en juillet 1810 pour un loyer annuel de 1600 francs. Le moulin de la Mothe est situé à 300 mètres du château, sur la commune de Roiffé. En 1840, c’est son fils François Henri, 20 ans, qui le gère pour le compte de son père. Le père et le fils exploiteront le moulin de la Mothe Chandeniers jusqu’en octobre 1841, et ne se consacreront ensuite qu’au moulin de Baffou. En février 1840, de retour à l’Acheneau pour une visite à sa fiancée, Lubin annonce à Jeanne que son son patron lui a bien confirmé toute cette histoire. Celui-ci allait souvent en 1815 au château porter sa farine ou régler son loyer au régisseur de l’époque Jean Baptiste LEMAISTRE DE CHANCELE. Le “fantôme” venait même les beaux jours se promener jusqu’au moulin. Lubin s’installera après son mariage chez sa belle-mère à l’Acheneau, comme journalier. Il vivra dans le troglodyte voisin de celui de Jeanne jusqu’en 1877. Il n’aura pas d’enfant.
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Les Trois Moutiers 1845.

La succession de François Fidel HENNECART s’annonce compliquée. De grosses sommes sont en jeu et difficiles à diviser en six, des immeubles, des placements, un château et son domaine, …. De plus Pauline vit au château avec son mari, elle y attend son premier enfant. Elle ne veut pas quitter le château où elle est née, où elle a vécu toute son enfance avec ses parents, et où elle s’est mariée. Il sera nécessaire de procéder à des ventes par licitation pour satifaire tout le monde. Trois lots seront faits. Le premier et le plus gros est celui du domaine de la Mothe Chandeniers, il sera remporté par Aimée Alexandrine, avec l’appui de son mari, pour la somme de 960 000 francs. Le second, une maison à Loudun sera remporté par Jules François pour la somme de 30 000 francs. Ce qui lui permettra de se présenter à diverses élections dans le département de la Vienne. Le dernier, un immeuble situé à Paris au 2, rue neuve des Petits Champs est aussi remporté par Jules François pour la somme de 611 000 francs. Pauline supportera très mal sa séparation avec le château, elle achètera un terrain et fera construire une belle propriété (appelée quelque temps château) aux Ormeaux à Bournand à trente minutes à pied de la Mothe Chandeniers. Elle y vivra jusqu’à la fin de ses jours en 1907. Aimée Alexandrine, mariée en 1818 avec Jacques ARDOIN sous le régime de la séparation des biens est l’unique propriétaire du château. Elle met en place en 1847 un nouveau régisseur, Charles KARCZEWSKI, réfugié polonais vivant à Paris. Il officiera au château jusqu’en 1862. Il aura entre autre mission, la charge de surveiller les travaux qui seront réalisés sur le château. L’arrivée du chemin de fer à Saumur en décembre 1848 permet maintenant de faire le trajet Paris-Les Trois Moutier en une journée au lieu de quatre. Les séjours deviennent plus fréquents et plus courts. Aimée Elisa CLERC la veuve d’Hippolyte Hyacinthe HENNECART se ressource fréquemment avec ses filles Adèle et Louise chez sa belle-soeur Aimée Alexandrine au château.
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Saix 1851.

Le garde champêtre de la commune de Saint Cyr en Bourg (Maine et Loire), Louis BOUILLEAU, vient rendre régulièrement visite à sa tante Marthe qui vit au village de la Couture en Saix, à 200 mètres de l’Acheneau. Il y rencontre Jeanne LASELLE. Ils se marieront le 28 janvier 1851. Jeanne LASELLE avait réclamé pour le mariage, une copie de son acte de naissance à la mairie des Trois Moutiers. Est-elle allée sur place le chercher et du coup est-elle passée devant le château ? Elle découvre à cette occasion que sur l’acte officiel de naissance elle s’appelle DELASELLE. Louis BOUILLEAU qui avait demandé sa main à Jeanne LASELLE épouse en fait Jeanne DELASELLE. Jeanne quitte sa grotte de l’Acheneau, et suit son mari à Saint Cyr en Bourg. Elle aura son premier enfant Alphonse Louis en 1852 à Saint Cyr en Bourg. Son mari devient gendarme et est affecté à Maulévrier (Maine et Loire) Ils y auront trois enfants. Amélie Henriette en 1853, Elise Aimée en 1855 (qui décédera à l’age de quatre mois) et Alphonsine Marie Octavie en 1856 (qui décédera à l’age de 21 ans). Affectés ensuite à Briollay (Maine et Loire), ils y auront leur dernier enfant Alexandrine Marie Louise en 1859.
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Les Trois Moutiers 1854.

Augustine ARDOIN, la fille ainée d’Aimée Alexandrine, est mariée depuis 1839 à Amand ADELINE et vit à Paris rue Joubert elle a quatre enfants. Jules Joseph ARDOIN s’est marié avec Amélie Augusta AVRIAL et vit à Paris au 44 rue de la Chaussée d’Antin. Il est associé à son père dans des opérations du baron Haussmann. Ils réaliseront l’opération (pré haussmannienne) du boulevard de Strasbourg, et continueront sur celle de la rue Lafayette. Marie ARDOIN vit avec son père Jacques ARDOIN et sa mère, à Paris au 15 rue d’Aguesseau. A coté au 18 de la rue du marché d’Aguesseau vit un certain Désiré Joseph Edgard baron LEJEUNE.
Jacques ARDOIN banquier, décède le 2 juin 1854 à son domicile.
En 1857, le 3 février, mademoiselle Marie ARDOIN (22 ans) achète avec ses deniers personnels, un immeuble au 75 boulevard de Strasbourg, qui est une réalisation de son frère, pour la somme de 359 900 francs. Le 16 juin 1857, Marie ARDOIN épouse son voisin le baron Edgard LEJEUNE. Ils auront un enfant, le baron Marie Napoléon Philippe Louis Robert LEJEUNE en 1860.
Jules Joseph ARDOIN poursuit les chantiers haussmanniens engagés avec son père. Il poursuit aussi les travaux du port de Saint Ouen. En juillet 1856 il a créé avec le prince Joseph Jean PONIATOWSKY la société anonyme : ” Compagnie du chemin de fer et des docks de St. Ouen”.
Aimée Alexandrine, propriétaire, a entrepris des travaux sur le château de la Mothe Chandeniers, Un jeune sculpteur parisien, Léopold BACHELARD intervient en juillet 1857 pour des travaux sur le château. Aimée Alexandrine fait réaliser en 1861, un superbe escalier qui s’inspire du château de Blois. On peut y voir sur la rampe du premier palier, deux licornes qui se font face. Sur le deuxième palier, un petit garçon et une petite fille encadrent un blason. Enfin sur le troisième palier on y voit un coeur qui flotte dans les nuages. Elle fait rehausser également le château avec un troisième et dernier étage ou on retrouve sur les frontons en pierre des fenêtres le même blason Ardoin Hennecart. Sur la fenêtre de gauche de la façade d’entrée, le blason est surmonté du visage d’une femme, et celui de la fenêtre de droite du visage d’un homme. ( Aimée Alexandrine et Jacques ARDOIN ? ). Le porche principal est lui surmonté d’un ange. Aimée Alexandrine HENNECART fait réaliser enfin, en 1868, une chapelle dans le parc. Sur quatre des vitraux, elle fait inscrire le prénom de ses cinq enfants et des conjoints pour les trois qui sont mariés. Sur le cinquième vitrail, on peut admirer la scène de ces deux jeunes gens qui se tiennent par la main, et qui semblent prier Saint Joseph. Sur ce vitrail il y a un raté sur le liseré droit, juste au niveau des jeunes gens, un morceau est à l’envers. Comment le Maître verrier parisien Paul BITTERLIN a-t-il pu laisser passer une telle erreur? Ce vitrail est la reproduction fidèle d’un tableau du peintre Ary Scheffer, réalisé en 1846 et actuellement propriété du musée du Louvres. Il représente Saint Augustin et sa mère Sainte Monique.  Le sixième vitrail représente lui aussi deux jeunes gens en train de prier Saint Jean l’évangéliste qui lui ressemble étrangement à un tableau du peintre italien Francesco ROSA.
Personne ne vit à plein temps au château, sauf le régisseur, quelque domestiques, et les piqueurs. On y vient surtout pour la chasse à courre que pratiquent ensemble le baron Edgard LEJEUNE et son beau frère Amand ADELINE dans les bois de la Mothe Chandeniers. Le 7 février 1862, Augustine Berthe ADELINE, la fille d’Augustine ARDOIN et d’Amand ADELINE, et qui a épousé Jules Félix Achille BEGE en 1860, accouche au château de la Mothe Chandeniers d’une fille Augustine Laure.
Le 1er avril 1867, le baron Edgard LEJEUNE, en voyage avec son beau frère Jules Joseph ARDOIN, et le baron Henri Félix MORIO DE L’ISLE, décède à Pau, à l’age de quarante ans. Son fils Robert n’a que sept ans.
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Les Trois Moutiers 1870.

En 1870, Napoléon III déclare la guerre aux prussiens, mais malheureusement ceux-ci prennent le dessus, arrivent bientôt sur Paris et se préparent à en faire le siège en septembre. Les familles HENNECART et ARDOIN quittent Paris comme beaucoup d’autres et se réfugient à la Mothe Chandeniers. En octobre 1870 sont présents, au château, Aimée Alexandrine, Paul François HENNECART, Albert François HENNECART, Jules Joseph ARDOIN, son épouse Amélie, et Marie ARDOIN avec son fils le baron Robert LEJEUNE âgé de 10 ans.

Aimée Alexandrine HENNECART décède le 21 novembre 1870 en son château de la Mothe Chandeniers.
Aimée Alexandrine laissera à ses enfants une succession de près de 21 Millions de francs.

En 1871, les ARDOIN et HENNECART ne peuvent toujours pas retourner à Paris, car après le départ des prussiens, ce sont les événements de la Commune de Paris qui mettent la capitale en état de siège. Jules Joseph ARDOIN, pour s’occuper, devient, début mai, maire de la commune des Trois Moutiers.

Le 7 juin 1871, Jules Joseph ARDOIN, décède à l’âge de 48 ans au château de la Mothe Chandeniers. Il n’aura été maire de la commune qu’un mois. Il ne finira pas son chantier du boulevard LAFAYETTE.
A l’automne 1871, les corps d’Aimée Alexandrine et de Jules Joseph seront rapatriés à Paris et inhumés le 17 octobre au cimetière du Père Lachaise.
Marie ARDOIN ne remontera pas à Paris, elle s’installe définitivement au château avec son fils Robert LEJEUNE qui a tout juste onze ans. Elle rachète à Augustine et à la veuve de Jules Joseph, leur parts du château. (300 000 francs pour Augustine et son mari Amand ADELINE). Pendant plus de quinze ans, vivront au château près de 35 domestiques, cochers, lingères, régisseur, concierge, jardiniers et cuisiniers, avec Marie, son fils Robert, et à partir de 1880 son épouse, Louise TAIGNY.
En 1876, Marie ARDOIN hérite de sa belle-mère Louise Adèle Amable CLARY (veuve du baron d’empire et peintre Louis François LEJEUNE) qui l’avait fait sa légataire. Marie ARDOIN fera de nombreuses donations caritatives, relayée, lorsqu’elle est à Paris, par son voisin du château de Verrières à Bournand, le Vicomte Ernest FOURNIER DE BOISAYRAULT D’OYRON.
Le jeune baron Robert LEJEUNE a repris dès 1880, avec le Vicomte DE BOISAYRAULT D’OYRON, les chasses à courre que faisaient le vicomte et son père Edgard LEJEUNE, dans la forêt de la Mothe Chandeniers ou dans la forêt d’Oiron (Deux-Sèvres). Il loue de même le droit de chasse des forêts de l’hospice civil de Loudun, situées sur le canton des Trois Moutiers, pour un loyer annuel de 350 francs, 6 perdreaux et un lièvre.
Trois enfants naîtront encore au château de la Mothe Chandeniers; le baron Jules Marie Edgard en 1881, le baron Edmond Marie Hubert en 1882 et la baronne Françoise Marie Elisabeth en 1883.

Marie ARDOIN, s’éteint en son château de la Mothe Chandeniers le 31 octobre 1889, à l’age de 54 ans.

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Bouchemaine 1870.

Louis BOUILLEAU et Jeanne DELASELLE ont déménagé, et vivent maintenant au village de la Pointe sur la commune de Bouchemaine (Maine et Loire), sur les bords de la Loire. Louis y a acheté une licence de buraliste pour sa retraite.
Ils y vivent avec leurs quatre enfants, et la belle mère de Louis, Jeanne BELLAMY. Elle les a rejoint après le décès de son mari à Saix en 1858.
Jeanne BELLAMY décède le 7 février 1870 au domicile de ses enfants à la Pointe.
Mais que savait vraiment Jeanne BELLAMY ? Elle ne nous a pas tout dit. Elle ne nous a pas dit que son parrain de baptême était Jacques André MALECOT de Montfrais frère de Jacques Augustin MALECOT de la métaierie de la Mothe CHandeniers. Elle ne nous a pas dit que Louis BELLIARD était son oncle car il avait épousé la soeur de sa mère Urbanne GARNIER, et que du coup Urbain RENAULT était son cousin germain. Elle ne nous a pas dit que sa cousine germaine Marie GARNIER exploitait avec son mari, la ferme de Choyeau qui appartenait au château et qui était située au bout du parc du château. ( Baux signés en mars 1807 avec Louis Augustin QUESMOY, en mars 1816 et en mars 1825 avec Jean Baptiste LEMAISTRE DE CHANCELE ). Elle était déjà la cousine germaine de Marie VINSONNEAU et donc la cousine de Louis VINSONNEAU de Sainte Christine, en fait elle était de famille avec tous les exploitants des fermes et métairies les plus proches du château. Elle ne nous a pas dit aussi que sa mère était sage femme à Auton en Bournand à cette époque.
Jeanne BELLAMY a-t-elle recueilli Jeanne DELASELLE par hasard ?
Louis BOUILLEAU décède à la Pointe le 27 juillet 1875.
Jeanne DELASELLE a-t-elle oublié avec le temps cette histoire de naissance dans un château ?
Non, car elle en parlera beaucoup à ses enfants et à ses petits enfants. Ceux-ci le transmettront de même à leurs enfants. Mais les détails, les noms et les lieux se perdront avec le temps.
Qu’a voulu dire Jeanne DELASELLE avec les prénoms troublants qu’elle a donnés à ses enfants ?
Alphonse Louis,  Amélie Henriette,  Elise Aimée,   Alphonsine Marie Octavie,  Alexandrine Marie Louise.
Nous aurait-elle laissé des indices sur les noms de son père et de sa mère ?
Jeanne DELASELLE est décédée le 20 novembre 1898 à la Pointe à Bouchemaine.
Jeanne DELASELLE, mon arrière arrière grand mère, m’a donc transmis cette histoire de naissance noble, par le biais de ma mère Jeanne. Mais qu’y a-t-il de vrai dans cette histoire ?
Suis-je l’arrière arrière arrière petit fils du fantôme de la Mothe Chandeniers ?
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Alphonse, Alphonsine : prénoms d’origine germanique, signifiant “noble”.
Elise : Sainte Elisabeth de Thuringe, mère à 15 ans.
Octavie : Octavie l’ainée était la demi-soeur d’Octavie la jeune.
P.S. tous les noms, toutes les dates, toutes les acquisitions et tous les montants, sont certifiés par des documents d’archives. Tous droits réservés.

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